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Matricule 107361

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Du Berry, du foot, du Limousin, des coups de cœur ou de gueule...


Les confidences d'Aldebert sur sa carrière, son nouveau spectacle et ses amitiés berrichonnes

Publié par Matricule 107361 sur 22 Février 2018, 06:06am

Catégories : #Culture, #Aldebert, #Enfantillages

Aldebert à la guitare lors de son concert à Équinoxe à Châteauroux.

Aldebert à la guitare lors de son concert à Équinoxe à Châteauroux.

Pourquoi vous être orienté quasiment dès votre début de carrière vers la chanson pour enfants ?

J’avais un répertoire adulte au départ, avec lequel j’ai démarré au début des années 2000 puis en 2008 j’ai voulu aller vers le jeune public, c’était quelque chose qui me tenait vraiment à coeur parce que je parlais déjà beaucoup d’enfance dans mes chansons « d’adultes ». Du coup j’ai voulu faire ça avec l’envie, l’intention de proposer quelque chose d’alternatif à ce qui se faisait dans la chanson pour enfants qui était vraiment exclusive, c’est à dire vraiment que pour les enfants et je voulais quelque chose de différent, je ne voulais pas infantiliser, je voulais aussi une lecture pour les parents, les emmener aussi dans cette aventure, un esprit très rock’n’roll. J’avais envie de décloisonner tout ça.

 

Qu’écoutiez vous quand vous étiez enfant ?

Mes parents écoutaient beaucoup de chanson française donc j’ai grandi avec Brassens et tout ça. A l’adolescence j’ai basculé sur le heavy metal. J’ai appris la guitare entre Brassens et Iron Maiden.

J’ai appris la guitare entre Brassens et Iron Maiden.

C’est ce qui a influencé votre musique ?

J’écoute beaucoup de choses, je suis très volage musicalement. J’aime beaucoup le jazz manouche, j’adore la musique du monde, le metal, un petit peu l’électro, j’aime beaucoup le hip-hop. Ce terrain d’écriture que représente la chanson jeune public me permet d’aller dans toutes ces directions. Dans la chanson pour adultes, en France c’est compliqué, si on veut faire un peu tout ça, c’est dur. Les enfants sont beaucoup moins compartimentés que les adultes et du coup leur proposer plein de couleurs différentes marche bien. Ça me permet aussi de m’épanouir musicalement. Le fond c’est vraiment un fond de « chanson française » mais l’esprit est vraiment rock’n’roll. Il y a de l’énergie sur scène.

 

Quand vous écrivez, avez-vous avant tout à l’esprit les enfants ou est-ce que vous vous demandez ce que les parents vont en penser ?

Je ne me pose pas de question, j’écris. Quand Enfantillages 1 est arrivé, il a été perçu un peu bizarrement parce qu’on m’avait dit que j’étais un peu le cul entre deux chaises, c’était un peu de la chanson pour enfants, un peu de la chanson pour adultes et que du coup ça ne marcherait pas parce que ce n’était pas clairement positionné. Du coup je me suis dit merde je me suis loupé, ce n’est pas ce qu’il fallait faire. Mais finalement cette chanson s’est installée parce qu’elle était comme ça, sous cette forme-là. Aujourd’hui ça marche, j’ai les parents, j’ai les enfants, des fois j’ai les grands-parents aussi qui viennent, j’ai une mixité générationnelle dans le public d’Enfantillages qui est singulière. C’est génial, j’adore ça. Il y a un morceau que je fais, Supermamie, qui est une des premières chansons, je le fais dans le public, je monte dans les gradins, je danse avec les gens et je monte une mamie sur scène, on la déguise, elle danse, je finis la chanson avec elle et je fais cette blague, je la fais monter sur un petit podium et lui demande où est sa famille, elle me montre ses petits enfants, ses enfants et je dis aux gens, vous avez vu c’est le contraire de l’école des fans. J’aime bien m’adresser aussi à des gens de 70 ans qui vont voir le spectacle. C’est un univers sur l’enfance plus que de la chanson pour enfants.

Comment décririez-vous le troisième volet de votre série Enfantillages ?

La nouveauté c’est que c’est un Enfantillages beaucoup plus personnel dans le sens où il y a des chansons plus sérieuse, moins légères, chose que je n’avais pas osé exprimer avant. Je pense à la chanson avec Grand corps malade, Joli zoo sur la condition animale dans certains zoos, le syndrome du léopard qui tourne en rond, ça vient d’une image de l’enfance. Ce n’est pas une chanson forcément rigolote. Ou une chanson qui s’appelle Aux âmes citoyens une parodie de La Marseillaise que j’ai écrite suite aux attentats d’il y a deux ans au Bataclan, une envie de m’exprimer par rapport à ça, transformer La Marseillaise qui est un chant plutôt belliqueux, où on parle de drapeau ensanglanté, d’égorgement, je prends plein de mots de La Marseillaise et je les transforme en chanson d’amour, en une espèce d’appel au vivre ensemble. C’est ça la différence d’Enfantillages 3, il y a toujours des chansons rigolotes sur l’école, la famille et tout ça mais il y a en plus une dimension plus sérieuse.

Comme dans les précédents Enfantillages, il y a beaucoup d’artistes de tous univers invités…

C’est bigarré. Il y a des acteurs, Charles Berling, par exemple, qui fait le papa des entre chansons, Thomas VDB, qui est au départ journaliste avant d’être comédien. J’adore ce mec, il me faisait beaucoup rire avec son binôme Madénian sur Facebook. Je cherchais un papa dépassé qui pète un câble dans la chanson Hyperactif et je me suis dit lui il va bien le faire. Au départ je ne pensais pas qu’il allait chanter puis je lui dis essaie de chanter si tu veux et ça l’a fait du coup on l’a gardé.

 

Comment imaginez vous la suite, allez vous continuer à décliner vos Enfantillages ?

Comme là sur le 3 il fallait que j’amène de nouvelles choses, il faut à chaque fois ouvrir le champ à des nouveautés, je pense que les prochain enfantillage ne sera pas un numéro, un 4, mais ça sera sur un thème précis, je pense le voyage, j’ai envie de faire un Enfantillages autour du monde. Je rêve d’aller enregistrer avec plein de monde, ça peut être des Touaregs dans le désert, les Choeurs de l’Armée rouge, une chorale au Tibet, ça peut être plein de choses. C’est un projet qui pour l’instant est juste dans ma tête. Il y a encore deux ans de tournée, deux cents représentations. Avec Enfantillages, les tournées sont conséquentes, on tourne deux ans et demi en général. J’écris aussi des bouquins, c’est nouveau cette année pour Hachette, des livres illustrés, les chansons sont des prétextes à des aventures qui vont être vécues par le petit personnage Aldebert, mon moi enfant.

Je rêve d’enregistrer avec des Touaregs dans le désert, les Choeurs de l’Armée rouge, une chorale au Tibet...

Vous êtes en ce moment dans le Berry (l’entretien a été réalisé à l’occasion du passage d’Aldebert sur la scène d’Equinoxe à Châteauroux), une région dont vous êtes proches de certains artistes…

Oui, Florent Marchet (ils ont collaboré sur Enfantillages de Noël) c’est marrant parce qu’on rebosse ensemble sur un autre projet avec Bartone, un artiste dont il réalise l’album, qui fait des chansons sur le travail, on a écrit pour cet artiste. Avec Florent on se connaît depuis longtemps, depuis le début des années 2000. Je suis passé chez les Marchet (à Lignières, aux Bains douches) au moins trois ou quatre fois. Je les connais bien les parents de Florent, ils sont venus nous voir à la Cigale au début de la tournée. Je connais bien les Blankass aussi, c’est même eux qui m’ont donné envie de faire ce métier. Les frangins Ledoux, j’avais fait leur première partie avec mon groupe de metal. J’avais flashé sur cette espèce de fusion entre chanson et rock, j’avais trouvé ça génial ce qu’ils dégageaient. Ça devait être en 98. Ça m’a donné un sacré coup de fouet. Guillaume le sait parce que je lui ai déjà dit. Ça m’a complètement bouleversé ce soir-là. C’était à l’époque de L'ère de rienJe l’ai pris dans la gueule cet album. C’est ce qui m’a donné envie d’écrire des chansons. Florent et les frangins Ledoux sont des attaches importantes.

 

Ce sont des artistes qui ont fait des incursions dans votre univers de la chanson jeune public…

Ce métier, même si on fait du black metal, est lié à l’enfance, il y a un truc très enfantin dedans, dans la façon de le pratiquer, dans la façon de vivre en tournée, c’est une colonie de vacances qui se déplace et qui monte sur la table pour faire son intéressant.

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